Vers l’étoile de Noël

Personnages : Balthazar, Gaspard, Melchior, l’infirme, Hérode, Michaël, Josias, l’étranger, marchand 1, marchand 2, marchand 3, berger 1, berger 2, berger 3

Beaucoup de personnages peuvent figurer la foule des bergers, des marchands au puits.

SCENE 1

Les rois mages. Le soir, au camp.

Balthazar : As-tu fait boire les chameaux, Gaspard ? Comme tu as tardé !

Gaspard : Oui, il y avait du monde au puits, beaucoup de bergers, de marchands aussi. On a bavardé. Ils voulaient savoir d’où je venais.

Balthazar : Qu’as-tu dit ?

Gaspard : La vérité : nous avons se lever une étoile inconnue. Elle était si belle que nous avons tout quitté pour la suivre : maison, famille , patrie.

Balthazar : Ils ont dû te croire fou.

Gaspard : Même pas. Ils sont retournés à leurs affaires. Et maintenant, l’étoile a disparu. Et avec elle nous avons tout perdu : maison, famille, patrie. Il ne nous reste plus rien. 

Balthazar : Gaspard, tu as vu une fois la lumière de Dieu, et tu oses te plaindre ? Tu ne sais pas qu’un seul de ses rayons vaut plus que tous nos palais ensemble?

Melchior : As-tu parlé du roi qui vient de naître ?

Gaspard : Oui, ils n’étaient pas davantage au courant. Ils m’ont dit que nous étions à trois jours de marche de Jérusalem. Là, on pourrait sans doute nous renseigner.

Melchior :Et comment t’a paru ce peuple ?

Gaspard : Pauvre. Un roi terrible les accable d’impôts. Il passe sa vie dans les fêtes, les banquets. Il a même pris la femme de son frère. Pendant ce temps-là, le peuple pleure. Je voyais des lépreux, des infirmes, des mendiants. Pendant que j’étais là, une bagarre a éclaté. Je me disais : »Est-ce sur ce peuple-là qu’est venue la lumière d’en haut ? »

Melchior : La lumière, c’est nous qui venons la leur révéler, Gaspard.

Gaspard : Peut-on les éclairer de force ? La nuit leur convenait très bien

Balthazar : Tu doutes, Gaspard ?

Gaspard : Oui, je doute. J’aurais voulu parler avec tous ces gens de notre étoile. J’aurais voulu que le porteur d’eau, la marchande

 de poivrons me disent : »C’est magnifique. Nous aussi, nous allons venir avec vous. »

Melchior : Tu as vu la lumière de Dieu et tu cherches un autre guide ? Et tu as besoin d’un marchand de poivrons pour te rassurer ?

Balthazar :Un jour, tous les porteurs d’eau et les marchands de poivrons se prosterneront devant cette lumière, je te le jure.

Gaspard :Cette lumière, nous ne la voyons même plus.

Melchior : Plus les ténèbres sont profondes, plus elle resplendira.

Gaspard : Au bout de tant d’efforts et de marche, qu’avons-nous trouvé ? Un peuple aveugle et sourd, un roi impie. Et Dieu nous aurait appelés du bout du monde pour leur faire connaître leur véritable roi ?

Melchior : Oui

Balthazar : Nous ne cherchons plus la lumière, elle est déjà donnée, voici qu’elle remplit le monde. Tes pieds sont légers, tes chameaux dansent, tu ne sens plus la fatigue.

Gaspard : Je veux rentrer, tout est perdu. Je veux revoir ma femme, mes enfants, ma terre. Je ne sais plus ce que je venais chercher. Que me fait ce roi que je n’ai jamais vu ?

Melchior : Attends, que veut cette infirme qui vient vers nous ?

L’infirme : J’étais là, au puits, je vous ai entendus. Voici ma chèvre, mon manteau, ma natte pour dormir. Prenez tout, c’est pour le roi. Vous l’adorerez pour moi. Je n’aurai pas la force de faire la route avec vous.

(L’infirme s’en va en dansant)

Balthazar : Qu’est-ce qui t’arrive, Gaspard, tu pleures ?

Gaspard : Je ne sais pas, j’ai dû faire un rêve. Un seconde, j’ai vu cette femme  comme un relais de l’étoile. J’ai cru …j’ai cru…qu’elle était la lumière elle-même. Allons, partons, partons tout de suite. Allons nous renseigner à Jérusalem.

SCENE 2

A la cour d’Hérode

Hérode : Qu’y a-t-il Michaël ?

Michaël : Une affaire embarrassante. Il s’agit de mon cousin Josias.

Hérode : Ce Josias, je ne l’aime pas beaucoup. Sa maison est ouverte à tous les vents. On y voit toujours une racaille venue d’on ne sait où.

Michaël : Justement, il accueille chez lui en ce moment trois personnages plutôt étranges. Ce sont des astronomes.

Hérode : Des astronomes ? Tiens, ça m’intéresse. J’ai toujours rêvé de me faire donner des leçons d’astronomie. Rien ne m’amuse autant que la science des astres. Dans un banquet, un astronome vaut trois joueurs de luth. Faisons-les venir dès ce soir. Ils nous prédiront l’avenir.

Michaël : Ceux-là ne distrairaient guère tes invités. Ils ne savent parler que d’une seule étoile, qu’ils auraient vue se lever un jour à l’Orient. Elle saluerait paraît-il la naissance d’un roi. Voilà des mois que ces astronomes marchent dans sa direction. Le plus étrange est que cette étoile a disparu dès qu’ils sont arrivés à Jérusaleme. Ils cherchent maintenant des savants de notre pays qui puissent les renseigner sur ce roi, car ils veulent sans délai se prosterner à ses pieds.

Hérode : Qu’est-ce que tu dis ? Il y aurait à Jérusalem un autre roi que moi ? Et l’on viendrait d’Orient pour se prosterner à ses pieds ? Qu’on jette ces hommes en prison ainsi que Josias et toute sa famille !

Michaël : J’y ai pensé, Maître ! Mais il faut être habile. Cela ne ferait qu’amplifier la rumeur. Déjà le bruit de cette naissance a couru à Jérusalem. On s’est rassemblé hier soir chez Josias pour écouter les astronomes. Ils parlaient si merveilleusement de ce roi que certains voulaient partir à leur suite. Une discussion s’est élevée parmi les scribes : les uns disaient : »C’est le Messie qui vient de naître. C’est lui qu’annonçaient les prophètes. » D’autres se mettaient en colère en les entendant et criaient au blasphème. Dès que j’ai eu le rapport de mes espions, j’ai couru t’informer.

Hérode :Tu as raison, étouffons l’affaire dans l’œuf ! il faut trouver l’enfant et le tuer.

Michaël (il s’arrête, muet de terreur) :ô Maître, tu veux tuer le Messie ?

Hérode (il prend Michaël par la gorge. Il hurle) : Alors, tu y crois aussi, toi , hein ?

Michaël : Non, tu es le seul roi, ô Maître. Que Yahvé prolonge tes jours, et que je sois à jamais ton serviteur, moi et les enfants de mes enfants.

Hérode : Bon alors, écoute : tu vas aller aujourd’hui même chez Josias. Tu diras de ma part aux astronomes que je les mande au palais. Il me faut la date exacte où est apparue l’étoile .Ca me donnera l’âge de l’enfant.

Michaël : J’ai peur d’éveiller la méfiance.

Hérode : Tu diras que je veux l’adorer moi aussi. Convoque aussi les scribes pour le coucher du soleil. Qu’ils recherchent tous les textes qui parlent du Messie. Je veux savoir où sa naissance est annoncée.

Michaël : A tes ordres, Maître.

 SCENE 3

Melchior, Gaspar et Balthazar, au camp .Une femme.

Puis une foule autour de la crèche vivante .

Melchior : On va le revoir, Hérode ou non ?

Balthazar: On y va.

Gaspard : On n’y va pas.

Balthazar : Moi, j’y vais. L’enfant est né aussi pour Hérode.

Melchior : Hérode est un des premiers à avoir appris sa naissance.

Gaspard : Et c’est pourquoi il ne faut pas y aller.

Melchior : Mais explique-nous à la fin !

Gaspard : Je n’ai pas eu d’explication non plus. On m’a dit de ne pas revoir Hérode, c’est tout.

Balthazar : Qui « on » ?

Gaspard : Une voix qui m’a parlé cette nuit.

Balthazar : Tu priais ?

Gaspard : Non, j’allais voir si les chameaux étaient bien attachés.

Balthazar : C’était Dieu, alors.

Gaspard : C’est toi qui l’as dit !

Melchior : Mais cette parole exacte, précise, qui nous dit où est le Messie, vient-elle d’Hérode ou non ? Et toutes ces prophéties dures et fortes, ne les avons-nous pa entendues dans le palais d’Hérode ? Et lui-même avait convoqué les scribes pour nous éclairer.

Balthazar : Relis-les ! Brandis ces mots comme un flambeau !

Melchior (il sort un rouleau de sa poche et lit) :

« Et toi, Bethléem,

Le plus petit des clans de Juda,

C’est de toi que va naître

Celui qui doit régner sur Israël. »*

(il sort un autre rouleau) :

« Voici, la jeune femme est enceinte,

Elle va enfanter un fils,

Et elle lui donnera le nom d’Emmanuel »**

Gaspard : La parole est passée par la bouche d’Hérode sans la brûler.

Melchior  :  Attends, que nous veut cette femme ?

La femme : C’est bien vous qui avez logé chez Josias, il y a quelques jours ?

Melchior : Oui.

La femme : Je vous en supplie, ne retournez pas chez lui ! Ne cherchez pas à revoir ceux que vous y avez rencontrés. Josias vient d’être arrêté avec toute sa famille.

Balthazar : Un coup d’Hérode ! Tu m’as convaincu, Gaspard.

Melchior : Mais ne le croyez pas ! Relisez la prophétie sur l’enfant : « Il apportera la paix dès maintenant et pour toujours ».

Balthazar : Descends du ciel, toi ! Moi, je commence à avoir peur.

Gaspard : Melchior, Balthazar, réveillez-vous ! Vous êtes presque aux pieds du Roi lui-même ! Vous savez qu’il est là, tout proche, vous allez le contempler face à face, et vous doutez encore ! Et vous vous disputez !

Melchior : La paix, peut-être qu’il faut d’abord l’accueillir en nous même…

Gaspard : Oh ! Regardez là-bas !

  (Une grande lumière apparaît au fond de la scène. La foule des bergers s’avance. Brusquement les rois mages se taisent. Ils se joignent à la foule en se donnant la main.)

SCENE 4

Tableau vivant : la crèche.

Adoration des bergers, puis d’une foule de gens aux costumes très divers. Derrière eux viennent les roi mages qui se prosternent et donnent leurs cadeaux. On peut chanter ensemble un cantique de Noël ,à faire reprendre par les spectateurs, ou quelqu’un lit :

 

« Yahvé prépare pour tous les peuples sur cette montagne

Un festin de viandes grasses et de bon vin.

Il fait disparaître sur cette montagne

Le voile qui voilait les peuples

Et le tissu tendu sur toutes les nations.

Il fait disparaître la mort à jamais. »***

Pour symboliser tous les pays et toutes les époques rassemblés autour du Seigneur, tous les déguisements seront les bienvenus : que les enfants retrouvent plumes d’Indiens, chapeaux de cow-boys, robes de princesse ou de paysanne, boubous africains.

SCENE 5

Hérode, Michaël.

Hérode : As-tu des nouvelles des mages ?

Michaël : Maître, ils ont disparu.

Hérode : Qu’est-ce que tu dis ?

Michaël : Impossible de les retrouver. J’ai fait interroger dans les caravansérails, autour des puits. Personne ne sait où ils sont. Ils n’ont pas laissé de traces.

Hérode : Il faut les rattraper. Qu’on arrête tous les voyageurs sur les routes ! Qu’on les fouille !

Michaël : Par ce moyen-là, on ne peut rien gagner. Le peuple est avec eux.

Hérode : Et Dieu aussi les favorise. Ose le dire, fils de chien !

Michaël : Maître, je t’en supplie, calme toi ! il ne s’agit que d’un enfant parmi des milliers d’autres en Israël.

Hérode : Et il va grandir, inconnu parmi des milliers d’autres, jusqu’au jour où il se lèvera, à la tête d’une immense armée pour renverser tous les puissants. Ah, je suis joué ! je suis perdu !

Michaël : Maître, tu es le seul roi en Israël, tu le sais. Cette affaire du Messie va retomber d’elle-même.

Hérode : Tu parles ! Et les scribes que j’ai convoqués ! C’est comme si je leur annonçais moi-même la naissance du Messie ! Et les parents de l’enfant ! Ils ont vu trois riches personnages se prosterner devant leur fils ! Que vont-ils croire après cela ? C’est de ta faute, Michaël. J’aurais dû mettre à mort ces hommes dès le début, avec tous ceux qui les ont écoutés. Mais tu as retenu ma main parce que tu y croyais, toi, à ce Messie, je l’ai vu dès le début.

Michaël (il se jette à genoux) : C’est toi le maître et le roi, je ne veux adorer que toi.

(Il se relève)

J’ai un moyen d’éliminer l’enfant qui te gêne.

Hérode : Parle ! Et si tu y manques, je te fais crucifier.

Michaël : Ecoute, tu connais l’âge de l’enfant : environ un an et demi, d’après la date de l’apparition de l’étoile. Fais tuer tous les garçons de moins de deux ans nés en Israël.

Hérode : Tu sais apaiser ma colère, Michaël, l’idée est géniale. Envoie des soldats, je te donne carte blanche. Qu’on entre dans les maisons ! Qu’on fouille les berceaux ! Il faut tuer tous les mâles ! Pas de quartier ! Pas de pitié pour les larmes des mères ! Qu’on tue ! Qu’on tue ! Je veux que tout soit réglé avant le coucher du soleil.

Michaël  : A tes ordres, Maître, tu seras fidèlement servi.

SCENE 6

Tableau vivant de la fuite en Egypte. Joseph, averti par l’ange, réveille Marie, qui prend l’enfant. Tous trois traversent la scène.

SCENE 7

Gaspard, Melchior, Balthazar, berger1, berger 2 , marchand 1, marchand 2, marchande 3. On  peut faire jouer ces rôles  par des garçons ou des filles selon les acteurs disponibles

La foule du marché. Beaucoup se sont arrêtés autour du groupe de causeurs. Ils semblent réagir favorablement ou de façon hostile, parfois en mimant des discussions animés, en se moquant ou en approuvant. Certains semblent fascinés par Gaspard.

Marchand 1 : Des piments, des poivrons, des olives, des dattes et des meilleures ! (il s’arrête de crier et dévisage Gaspard) : Tiens, toi, je t’ai déjà vu quelque part… Je te dis qu’on se connaît. Attends, tu es peut-être porteur d’eau.

Gaspard : C’est vrai, j’aimerais tellement porter de l’eau à ceux qui ont soif.

Marchand 1 : Mais non, tu n’es pas porteur d’eau. Tu es le type de l’étoile.

Berger 1 : Ah, mais il y avait des soldats l’autre jour à ta recherche, des envoyés d’Hérode.

Berger 2 : Ne t’inquiète pas, on ne te dénoncera pas. Personne ne l’aime, Hérode.

Berger 3  : On te cachera même s’il le faut.

Marchand 1 : C’est étrange, je te reconnais, et pourtant tu n’as pas l’air d’être le même.

Berger 2 : Tu as le visage d’un amoureux qui revient d’un premier rendez-vous.

Gaspard : C’est exactement cela. Sais-tu lire dans mon cœur ?

Berger 2 :Il a fait un très long voyage. Cela change un homme.

Berger 1 : Sur la route du retour, arrête-toi chez Nathaniel à Sichem. C’est mon oncle. Dis que tu viens de la part de Bani. Il te donnera du fourrage pour tes bêtes, et de l’eau et des provisions pour toi et tes compagnons.

Gaspard : Vous aussi, mes amis, comme vous avez changé !

Berger 1 : C’est peut-être parce que tu fais cette tête-là.

Marchand 2 : En tout cas, tu es moins chargé qu’à l’aller. Je me rappelle que tes chameaux ployaient sous les coffres et les tapis précieux.

Gaspard : J’ai tout donné à mon roi.

Marchand 2 : Il a dû te recevoir magnifiquement, t’éblouir de son or et de son pouvoir.

Gaspard : Il venait de naître, il était enveloppé de langes et couché dans une mangeoire.

Marchand 2 :C’était ça, ton roi ? Tu veux rire !

Gaspard : Et devant lui, je me suis senti si petit, si misérable, que je me suis mis à genoux.

Marchande 3 : Eh bien, figure-toi qu’après ton départ, je me suis mis à la chercher, ton étoile, et je l’ai vue !

Marchande 2 : Où l’as-tu vue ? Dans le ciel ?

Marchande 3 : Non, dans mon commerce de poivrons.

Marchand 1 : Tiens, raconte-nous cette histoire ! Cela doit être intéressant. Moi je n’ai encore jamais trouvé d’étoile dans mes tomates.

Marchande 3 : Par exemple, je n’ai plus rien, je désespère, je me crois une femme finie. Tout d’un coup, mon fils me redonne courage, il  se lève tôt pour réserver ma place au marché, il  prépare les paniers,  il charge et décharge les ânes. Ce n’est pas une étoile, ça ?

Gaspard : C’est un rayon de la grande étoile qui est venue sur toi et sur ton fils.

Marchand  3 : Nomme-là, cette grande étoile.

Gaspard : Emmanuel, Dieu-avec-nous.

Marchande 3 : Comment pourrais-je l’adorer ? Je voudrais tout quitter comme toi, traverser les déserts, endurer la faim, la soif.

Gaspard : Adore-le tous les jours, là où tu es , au puits, au marché. Il s’est déjà révélé à toi.

Marchande 3 : Parle-moi de ton roi. Je voudrais des mots à me redire, pendant mes allées et venue, pendant toutes mes attentes au puits.

Gaspard : Ecoute :

« Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné. On proclame son nom, Dieu fort, Conseiller merveilleux, Père à jamais, Prince de la paix. Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le roi et la justice dès maintenant et pour toujours.Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’Univers »****

                                                                                                                   RIDEAU

*Michée, 5,1-3

**Isaïe, 7, 14

***Isaïe, 25, 6-9

****Isaïe, 9-5-6

Vers l'étoile de Noel

Pièce de théâtre pour Noël :

Les Rois Mages suivent une mystérieuse étoile. À leur arrivée à Jérusalem, le roi Hérode s'émeut et toute la ville avec lui. La suite des évènements est pleine de surprises...